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« Pagoda »

Jonathan Mayers | Bâton-Rouge, Louisiane


Quand je restais chez mes amis dans le Tremé en août 2018, je suis passé manger un petit déjeuner au Pagoda Café. Il faisait beau ce matin-là, alors je me suis assis à une des tables à l’extérieur, sous le soleil. Mon café, tout noir, pas de sucre ni de crème, me plaisait. Je méditais sur le goût des fèves brunes rôties dans la tasse. Du vent s’est fait entendre. Je ne me rappelle pas ce que j'ai commandé comme repas . . . mais je me rappelle un moment où je tenais mon stylo dans ma main gauche, et puis j’ai commencé à écrire un poème qui était un collage des paroles entendues par hasard qu’il me fallait traduire de l’anglais, de l’observation de mon environnement immédiat, et un peu d'un monologue intérieur. Pour ne pas gâcher la simplicité de ce bel endroit tranquille, le poème s'appelle tout simplement, « Pagoda ».


« Pagoda »

Jonathan Joseph Mayers 

Écrit à Bulbancha/La Nouvelle-Orléans


Charmant, les familles

Partagent leurs histoires.

Contentes, les femmes

Volent dans le ciel. 

BANG presque supersonique. 

Les soigneuses, protectrices

S’y tiennent calmes.

Leurs voix douces

Font l’air tranquille. 

Des questions posées

Aux enfants curieux.

Des réponses données

Aux mères patientes. 

Mais, soeur Rosemary

Était oubliée, inconnue.

84, 85.

Bien sûr, c’est 10W2. 

Des p’tits tas d’roches

Sur la galerie de bois

Croisées ‘vec aigue-marine.

C’est fou, bon dieu!

Garde* ce bébé-là!

Faut apprendre comment

Partager le Trolley Car*.

Son frère a pas besoin

De beaucoup d'attention.

Il connaissait pas ce qu’il

Veut dire – étant tout seul.

Alle* s’a aperçu ce qu'ils étiont*

Après faire avec des enfants.

Tout partout !

7 – 20h00, mais les parents

Me donnaient pas d’l’argent

Pour yeux amener au zoo, t’vois ?

Il est après courir avec l’insecte ! 

Kkkkkkkkk ! 

Alle guette les enfants

En désirant d’en avoir

Un, non plusieurs ! Ça sera

Un parent… bientôt peut-être. 

Ça va mouiller aujourd’hui ? 

Mo pa konné.

Équand alle a 50 ans

Alle aura envie d'adopter une fille.

Ernie est comme un « Fraggle » !

Bien fait, toi !

Ce couple voudrait des p’tits.

Chiens. Mignon !

Bon chien, Ernie est.

Ce chien-loup, le berger allemand

A arrivé* avec deux p’tites

Dames. Les trois

Font une belle équipe. 

La senteur* de Popeyes...

Pas du boeuf canadien d'hier au soir,

Mais du taco de déjeuner

À Pagoda.

 

*a arrivé = est arrivé (le verbe auxiliaire « avoir » est utilisé souvent avec les verbes de mouvement en Louisiane) 

*alle = elle 

*étiont = conjugaison remplaçant étaient 

*garder = regarder 

*la senteur = la fragrance, la bonne odeur 

*Trolley Car = On ne dirait pas ceci à la Nouvelle-Orléans. On dirait « streetcar » en anglais et « char électrique / char à l’électricité » en français louisianais.

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