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Les métiers disparus : l'allumeur de réverbères

Jean-Guy Gagné | Saint-Casimir, Québec


Au XIXe siècle, les villes employaient des gens pour allumer les réverbères des voies publiques à la tombée de la nuit, et les éteindre à l’aube. On les appelait les allumeurs de réverbères. Ils étaient alors indispensables, car les lampadaires qui fonctionnaient au pétrole ou au gaz ne pouvaient s’allumer sans la main de l’Homme.


Mais la tranquillité des allumeurs de réverbères fut ébranlée en 1879 lorsque l’inventeur américain Thomas Edison mit au point l’ampoule électrique. Rapidement, des lampadaires modernes remplacèrent les antiques réverbères et les allumeurs durent accepter que leur époque fût révolue.


Aurait-il fallu résister à l’avènement de l’ampoule pour préserver les emplois des allumeurs de réverbères? Évidemment que non! Si les gouvernements d’alors s’étaient attachés à préserver le gagne-pain des allumeurs, les réverbères feraient encore partie de notre paysage. De toute manière, de nouveaux emplois furent créés, car il fallait changer les ampoules, entretenir les armoires électriques . . .


L'Allumeur débutait sa journée par éteindre. Il était tenu d'être à son bureau à six heures, et malheur à lui s'il est inexact! Les fonctions d'Allumeur étaient briguées par une foule de surnuméraires, toujours prêts à gagner quelques dollars en remplaçant les absents. Ces sommes étaient accordées à celui qu'une maladie retient loin de son poste, et c'est alors le surnuméraire qui touchait le prix de la journée du malade. Les heures d'allumage et d'extinction étaient réglées par la municipalité.


L'Allumeur nettoyait les réverbères, les chapiteaux, les plaques des réverbères, les porte-mèches, et s'en retournait chez lui. Là, d'autres occupations l'attendaient: Il rentrait en fonctions, le soir, pour allumer; tâche pénible en hiver, quand le froid engourdit les doigts, quand le vent éteint les lumières naissantes. Il fallait que l'allumage soit terminé sur tous les points en quarante minutes, vingt minutes au plus après l'heure déterminée.


L'Allumeur ne connaissait ni dimanches ni saison morte.

 

Jean-Guy Gagné est retraité du domaine financier depuis bientôt quatre ans, après y avoir œuvré pendant trente cinq ans. Il a donc plus de temps à consacrer à différentes passions. Dont entre autre l’histoire. L’histoire du Québec ainsi que le parcours des différentes communautés francophone en Amérique l’ont toujours intéressé. Il a d’ailleurs été membres du Club Richelieu Québec pendant plusieurs années et ce à titre de président au début des années 2000.

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