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Entretien avec Charles Kergaravat, fondateur de BREIZH AMERIKA

Bennett Boyd Anderson III | Broussard, Louisiane

 

Merci d’avoir accepté notre invitation, M. Kergaravat. Pourriez-vous vous présenter à nos lecteurs ? D’où venez-vous, et pourquoi avez-vous fondé en 2014 l'association BREIZH AMERIKA ? 


Je m'appelle Charles Kergaravat, je suis un new-yorkais d’une famille bretonne. BREIZH AMERIKA est une organisation à but non lucratif que j'ai fondée pour aider à créer des liens transatlantiques entre la Bretagne et les États-Unis. Ayant grandi à New York, j'ai eu la chance de faire connaissance avec de nombreuses cultures du monde, ce qui m'a donné envie d'en découvrir plus sur la mienne. J'ai réalisé que peu de gens connaissaient la Bretagne—sa culture, sa langue et son identité. Il était important pour moi de combler ce fossé tout en aidant à créer de nouveaux liens durables.


Qu’est-ce que BREIZH AMERIKA ? Quel est son objectif ? 


BREIZH AMERIKA est une association à but non lucratif ayant pour but de creer, faciliter, promouvoir, et sponsoriser un large panel de projets culturels et economiques, innovants et collaboratifs, qui ont pour but de renforcer et d'encourager les relations et la cooperation entre les États-Unis et la Bretagne.

A travers le développement et le parrainage de projets artistiques ambitieux, nous espérons accroitre la sensibilisation de l'audience américaine à la culture bretonne, à la langue, et aux films bretons. Nous sommes guidés par la passion de développer des échanges et des collaborations uniques entre les musiciens et les artistes bretons et américains, et à la fois d'inciter les acteurs économiques à élargir leurs opportunités et à construire des liens transatlantiques durables à travers nos projets.

J’ai lu sur votre page Facebook que, depuis sa création, le Collectif BREIZH-AMERIKA a visité quinze villes aux É-U, dont cinq en Louisiane. Les É-U forment un très grand pays, et il y a beaucoup d’États plus larges, plus riches et qui ont plus de pouvoir politique que le nôtre. Alors pourquoi vous intéressez-vous à la Louisiane ? 


Nous voulions apporter la culture bretonne à des publics à travers l'Amérique afin qu'ils puissent la découvrir et l’apprécier. Ce faisant, nous avons choisi des lieux qui, à notre avis, seraient réceptifs à notre musique et à notre culture. La Louisiane est connue pour son patrimoine culturel et pour nous, il ne serait pas possible de ne pas planifier d’événements et d’activités dans une région aussi musicale et culturellement riche. Nous y avons découvert un lieu passionné par les traditions et une joie de vivre unique que nous chérissons.


Je crois que nous avons déjà rencontré en 2017 aux Festivals Acadiens et Créoles, une célébration notable de la culture franco-louisianaise. Comme vous venez de le dire, les Bretons et les Louisianais sont connus pour leur nourriture et leur musique. Voyez-vous d’autres similitudes entre les deux régions ? 


Au cours de nos voyages, nous avons découvert que les peuples de la Louisiane et de la Bretagne pouvaient nouer des relations profondes en ce qui concerne la perte de la langue et de la culture. Le français louisianais et le breton ont tous deux été méprisés et opprimés par les autorités locales, ce qui les a conduit à ce qu’ils soient considérés par l’UNESCO comme gravement en danger. Des générations d'enfants n'ont pas vu leur patrimoine culturel passé de manière naturelle. Les acteurs culturels de Bretagne et de Louisiane peuvent et doivent s’appuyer les uns sur les autres pour les meilleures pratiques et les initiatives communes en matière de projets de revitalisation et d’immersion.


Avez-vous jamais rencontré d’autres Américains qui parlent breton ou qui voudraient l’apprendre ? Je sais que, en ce moment, il n’y a pas de cours Duolingo pour le breton, mais il y en a pour d’autres langues celtiques (comme l’irlandais et le gallois). Vous souhaitez voir un tel cours en breton ? 


Mes parents parlaient un peu le breton à la maison quand j'étais enfant, ce qui me donnait un avant-goût de la langue de mes ancêtres. En 2013, j'ai initié trois mois de cours de langue bretonne à Manhattan avec Endangered Language Alliance, enseignée par Erwan LeBihan.


Je crois fermement que la technologie est essentielle pour la sauvegarde et la protection des langues en danger dans le monde entier, car elle offre un moyen plus simple de les transmettre aux générations futures. Elle constitue donc le moyen le plus rapide et le plus évolutif pour les efforts en faveur des langues en danger (dont beaucoup sont sous-financés) de renforcer la sensibilisation et de la partager avec leurs communautés. La technologie offre également aux linguistes, aux enseignants et aux leaders culturels une possibilité unique de se réunir et de partager entre eux des informations et des enseignements sur les applications, le code, les technologies et les techniques qu’ils utilisent avec succès.


Qu'est-ce que vous aimeriez voir en ce qui concerne l’approfondissement des liens entre la Bretagne et la Louisiane ? Avez-vous un message que vous souhaitez partager avec nos lecteurs ?


Je pense que nous sommes juste au début d'un nouveau chapitre d'amitié entre les deux régions. Les liens historiques sont indéniables et nous sommes maintenant prêts à créer ensemble une nouvelle histoire. Les connexions ont été établies au niveau humain. À l'avenir, les institutions devront suivre et aider les progrès incroyables réalisés sur le terrain.

 

Veuillez visiter la page Facebook de BREIZH AMERIKA à ce lien : https://www.facebook.com/BreizhAmerika/


Et son site-web se trouve ici : https://www.breizh-amerika.com


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